Rapport sur la politique monétaire dans l'UMOA - Juin 2021
(...) Les dernières estimations font état d’un raffermissement de la reprise de l’activité économique dans l’UEMOA au premier trimestre 2021, avec un taux de croissance du PIB réel de 3,2%, en rythme annuel, après 1,8% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’accélération de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité. L’analyse suivant les composantes de la demande fait ressortir que le regain de vigueur du PIB de l’Union est attribuable à l’accroissement de la demande intérieure.
Sur le marché du travail, le taux d’occupation est ressorti à 51,5% au premier trimestre 2021, contre 46,9% l’année précédente, soit une hausse de 4,6 points de pourcentage (pdp).
L’inflation, mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC), a enregistré une décrue au premier trimestre 2021 par rapport à la même période de l’année précédente, en se situant à 2,2%, après 2,7% un trimestre plus tôt. Pour sa part, le taux d’inflation sous-jacente, qui mesure l’évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, est demeuré quasi stable, s’établissant à 1,9%, après 1,8% un trimestre plus tôt.
En ce qui concerne les finances publiques, les données disponibles sur l’exécution des opérations financières des Etats membres de l’UEMOA, au cours des trois premiers mois de l’année 2021, laissent apparaître, en référence à la même période de l’année précédente, un accroissement des recettes et dons plus important que celui des dépenses publiques. En conséquence, le déficit global, base engagements, dons compris, s’est réduit en ressortant à 702,2 milliards à fin mars 2021 ou 2,9% du PIB contre 1.025,7 milliards ou 4,5% du PIB un an plus tôt. Le financement de ce déficit public a été notamment assuré par le biais d’émissions sur le marché financier régional à hauteur de 1.221,4 milliards en termes nets.
Les échanges extérieurs des pays de l’UEMOA ont connu un net rebond au premier trimestre 2021, selon les estimations disponibles. Le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 1.873,3 milliards, après un déficit de 346,2 milliards enregistré un an plus tôt. Cette évolution est liée à la hausse des entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, dans un contexte d’amélioration du déficit courant et de consolidation de l’excédent du compte de capital.
La détente des conditions monétaires s’est poursuivie au cours du premier trimestre 2021, en ligne avec l’orientation accommodante de la politique monétaire menée par la BCEAO pour répondre aux effets négatifs induits par la crise sanitaire et consolider la reprise économique dans les économies de l’Union. En effet, le taux d’intérêt moyen pondéré sur la maturité à une semaine du marché interbancaire a baissé, s’établissant à 2,53% contre 2,62% au trimestre précédent. Quant aux taux des crédits bancaires, ils se sont établis à 6,42% en moyenne au premier trimestre 2021, en baisse de 16 pdp par rapport au quatrième trimestre 2020.
La situation monétaire de l’Union au premier trimestre 2021 est caractérisée par une progression, en rythme annuel, de la masse monétaire de 21,5% contre 16,5% un trimestre plus tôt, portée par les hausses combinées des créances intérieures et des actifs extérieurs nets respectivement de 16,5% et 34,7%. Sur un an, les créances sur l’économie se sont accrues de 6,5% et les créances nettes sur l’Administration Publique Centrale ont connu une progression de 41,3%. Les réserves de change de l’Union ont augmenté de 1.934,3 milliards par rapport au trimestre précédent pour s’élever à 13.665,4 milliards à fin mars 2021, sous l’effet conjugué des émissions d’euro-obligations réalisées par deux États membres de l’Union et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ainsi que de l’amélioration du rapatriement des recettes d’exportation par les banques commerciales. Elles correspondent à un taux de couverture de l’émission monétaire de 84,0% et assurent à l’Union 6,7 mois d’importations de biens et services contre 5,9 mois au trimestre précédent. (...)